Un papa avant tout
Henry Arnould a conçu un nouveau concept pédagogique qui sera en ligne sur le web à partir du 1er septembre. Père d’une enfant dyslexique, il a mesuré les souffrances de sa fille tout au long de sa scolarité, impuissant à lui venir en aide. Ce n’est que bien des années plus tard qu'il a compris que le numérique pouvait être une solution pertinente. Avec une équipe de professionnels de la rééducation du langage, des chercheurs et des ingénieurs en informatique, il a alors mis au point méthodiquement l’écosystème Ludinautes.
En avril 2013, il crée l’association Solutions Déficience de la Parole et du Langage qui vient en aide aux familles. Il se rapproche en même temps de la Fédération Française des Dys pour obtenir des conseils et des informations utiles pour conduire des actions caritatives.
En 2015 avec le soutien de l’Éducation Nationale, il lance le concept d’un outil pédagogique qui va accompagner le travail des professionnels dans la remédiation de la dyslexie. Conçu comme un jeu vidéo avec un game play collaboratif, une version bêta verra le jour en 2017 pour mesurer correctement les enjeux pédagogiques et l’intérêt pour les enfants dys. Le lancement de la version finale est prévu pour la rentrée 2018 !
Aujourd’hui il met en place des partenariats avec des écoles, des centres spécialisés et des bibliothèques.
Pour vous, quelles sont les problématiques d’un enseignant aujourd'hui face aux problèmes de dyslexie que connaissent les élèves ?
D’après mes échanges que l’on peut avoir avec les enseignants, les enfants qui souffrent de dyslexie ont de grosses difficultés à se concentrer. Les retards qu’ils accumulent engendrent des vrais troubles dans l’acquisition des apprentissages de base. Il n’est pas rare que certains de ces enfants soient des perturbateurs malgré eux et cela exaspère les enseignants qui ont de plus en plus de mal à se faire respecter. Ces derniers, doivent souvent gérer des classes très disparates et ils n’ont pas forcément toute la disponibilité nécessaire pour apporter une attention particulière aux enfants dys.
Il faut savoir que l’enfant dys éprouve des grandes difficultés et qu’il en souffre. Ce que je répète souvent aux enseignants, c’est que l’enfant dys se trouve confronté à une incapacité d’apprendre qui n’a rien à voir avec de la paresse. Les enseignants doivent comprendre cette problématique et surtout ne jamais humilier l’enfant comme c’est encore trop souvent le cas. Il faut savoir récompenser un petit progrès et donner des mots d’encouragement.
Le numérique fait maintenant partie de la vie quotidienne des enfants. Des chercheurs à l’Université de Paris 8 ont montré que les jeux vidéo étaient très appropriés pour la concentration et la répétition. L’enfant dys y trouve refuge car cela le sort de ce qu’il n’aime pas, à savoir, l’école et son environnement.
Le numérique et les jeux vidéo développent d’autres facultés qui sont liées à la créativité et à l’imagination ; il doit être développé pour aider à trouver d’autres solutions d’apprentissage.
Mon souhait est de remettre l’enfant au centre de la classe en lui permettant d’acquérir à son rythme et de façon différente les minima imposés par niveaux scolaires.
Quelle est votre appli préférée ? Pourquoi ?
Ludinautes bien entendu ! c’est une grande innovation car elle est utilisable simplement, à l’école, chez l’orthophoniste ou à la maison, accessible partout grâce à une adresse mail et un mot de passe. L’enfant ne perd jamais le fil du jeu ! Grâce à une base de données très poussée, chacun peut suivre les évolutions de l’enfant. Grâce à un blog intégré à l’application les échanges entre les parents et professionnels sont possibles à tout instant.
Le collaboratif apporte une dimension nouvelle qui va motiver les enfants et les stimuler entre eux.
La grande force de l’écosystème est qu’il n’est jamais fini et que les aventures vont se poursuivre dans le temps pour accompagner les enfants du CP à leur passage en 6ème.
La Réalité Virtuelle va d’ailleurs bientôt intégrer l’application grâce au casque Oculus Go et viendra ainsi en aide aux dyspraxiques.
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